Paris, gare de Lyon, 19h.
Il y a foule au monop pour payer les sandwiches soigneusement choisis dans les rayons. Une queue un peu désordonnée.
Mon tour arrive presque quand une petite dame, essouflée, grille toute la queue sans s’en rendre compte, juste devant moi. Elle est visiblement pressée, moi pas . Ma raison réussit à dominer ma nature, et je ne dis rien. Derrière moi, une autre s’énerve. Je lui murmure :
Vous êtes pressée, madame ?
Non, mais ce n’est pas une raison.
Bah, ce n’est pas grave non plus.
Ma resquilleuse part . J’approche de la caisse, trébuche sur une valise laissée à mes pieds. Je hèle la resquilleuse, résolument décidé à ne pas lui en vouloir.
Content de moi, d’avoir su dominer mon caractère impatient, et d’avoir mis quelque part une petite image d’altruisme dans tout de brouhaha , je règle tranquillement mon achat et pars à pas lents. Je me sens bien.
10 secondes . C’est le temps qu’Il a mis pour me renvoyer l’ascenseur. Ma rouspéteuse m’appelle pour me tendre la carte de crédit que j’avais laissée sur le comptoir, avec un grand sourire à son tour.
Même si ce n’est pas toujours aussi rapide, l’effet boomerang du bien est réel. Merci du rappel.