Un Laudato Si Laïc ?

Le pape François appelle, depuis 2015, à une réelle conversion à l’écologie intégrale. D’aucuns ne peuvent souffrir de lire un pape, qui, de plus, nous demanderait de lire plus d’une centaine de pages pour se faire une idée sur les conditions de salut de l’humanité. Nombre d’entre nous n’ont pas ce temps à consacrer à un sujet aussi futile ;-(

Aurélien Barrau, qu’on ne présente plus, nous livre un message lisible, lui, car laïc. Qui plus est, il ne fait qu’une trentaine de pages. Mais peut être sera t il encore trop long encore pour certains. Alors, rien que pour vous, j’en ai extrait une vingtaine de lignes.

Nous avons déjà éradiqué plus de la moitié des mammifères sauvages, plus de la moitié des poissons,plus de la moitié des insectes et plus de la moitié des arbres. C’est fait.

Le problème tient à ce qu’il est possible que les structures de solidarité s’effondrent plus vite et plus fort que les schèmes de prédation.

Dans un jeu ou nous sommes sûrs de perdre, il n’est pas utile de faire un bon coup. Il faut changer les règles. 

Ce n’est pas parce que nous sommes habitués à certains concepts ou à certaines situations qu’ils sont acceptables ou maîtrisés.

On peut s’habituer au pire : il n’en demeure pas moins le pire.

Il existerait des “réalités économiques”. C’est faux. Il ne s’agit que de conventions, très aisément déconstructibles. Rien à voir avec le CO² rejeté dans l’atmosphère qui, lui, constitue effectivement une réalité définitive ( aux échelles de temps pertinentes pour l’humanité).

Notre génération est celle d’un crime contre l’avenir.

Il y a quelque chose de profondément débile à nommer croissance une éradication systématique de la vie sur terre. S’il faut la nommer croissance, alors voyons-la comme une croissance tumorale.

Un effondrement global et rapide induirait d’incommensurables souffrances et en ce sens le pari du cynisme reste inacceptable. Le laisser faire relève d’une faillite éthique, esthétique et scientifique.

Soyons clairs sur ce point important : disposer d’une source d’énergie presque inépuisable et essentiellement propre.. constituerait vraisemblablement la pire catastrophe possible. En effet, le véritable problème réside dans ce que nous faisons de l’énergie, pas de son origine. Que la forêt soit rasée avec une énergie propre ou non est secondaire si elle est in fine rasée…

L’idée de développement durable est scientifiquement intenable. En quoi l’affaissement culturel et biologique est-il un progrès ?

L’échec auquel nous faisons face n’est pas l’échec de l’humanité mais d’une petite partie de l’humanité qui entraîne beaucoup d’autres vivants dans sa chute.

Le mantra de la non violence est fatiguant. Il est temps d’être un peu sérieux et de cesser de jouer les vierges effarouchées quand un mouvement écologiste empêche de consommer pendant deux heures dans un centre commercial alors même que ce qui y est vendu contribue activement à l’affaissement de la vie sur terre.

Il ne serait évidemment pas raisonnable de rabattre toutes les misères du monde sur la seule catastrophe écologique. Mais qu’un système de prédation généralisée contribue à exacerber une certaine indifférence à la vie, cela semble assez évident…

Nous nous surfocalisons sur les effets sans travailler les causes.  Le réchauffement climatique, la pollution, l’effondrement des populations, l’acidification des océans, l’artificialisation des sols sont eux aussi des conséquences.  Diriger l’extincteur vers le sommet des flammes ne permet jamais d’éteindre l’incendie.

Il semble que la voie la plus prometteuse soit celle des assemblées citoyennes.

Ce temps exige plus que tout autre l’entraide et la solidarité, c’est presque une question pratique plus que morale. Une question reste ouverte : un système peut-il permettre sa propre refondation en autorisant la révolution qui le récuserait ? Rien n’est moins sûr.

Bon, si vous êtes allés jusque là, vous serez sans doute mûrs pour vous procurer ce livret, et le lire en entier ce qui lui ferait plus d’honneur que ce découpage brutal. Et, au passage, celui de François*. L’un appelle à une conversion, l’autre à une révolution philosophique… Deux concepts assez proches, non ? 

Peut être aurez vous alors compris qu’il est temps de consacrer du temps à cette question vitale pour nos descendants.. voire pour nous mêmes.

* Je mentionne Laudato Si, bien sûr

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