Sortir de la fosse d’assistance

Une jeune femme, bon job, un enfant, raconte. “Pas assez de temps pour vivre une vie de mère avec mon petit, lors j’ai décidé de travailler à mi temps. Tant pis pour la réduction de salaire, je gérerai”.

En pratique, quelle ne fut pas sa surprise de constater qu’avec l’arrivée de diverses aides dont son revenu précédent, trop élevé, la privait, avec la baisse drastique du coût de certaines prestations et taxes,  prix de la cantine*, de la crèche, exonération de taxe d’habitation… (la vie est bien moins chère quand on est pauvre, conclut elle), son niveau de vie n’avait pas autant baissé que cela…. Tant mieux pour son enfant, qu’il profite de sa mère qui lui a fait ce si beau cadeau..

J’invente et continue l’histoire..

Au bout de quelques années, elle aimerait bien augmenter un peu son niveau de vie. Travaille un peu plus. Et fait le chemin inverse, perdant un à un tous aides et privilèges que son faible revenu lui conférait. Et se retrouve à devoir travailler deux fois plus pour, in fine, ne disposer quasiment que de la même aisance. Inacceptable. Il ne lui reste donc plus qu’à enfiler un gilet jaune et obtenir que le gouvernement élargisse un peu plus la fosse d’assistance dans laquelle elle était descendue quelques années plus tôt. Les riches, ou du moins ceux qui n’ont pas encore quitté le pays, paieront. Impossible ? La majorité  est déjà partie ? Alors on transférera l’ardoise à son enfant… qui va se retrouver à devoir payer son beau cadeau.

So what ? Après avoir compris le mécanisme de la fosse d’assistance grâce à cette jeune femme, qu’en tirer ?

Juste un guide de discernement pour mes dons ou investissements. S’assurer qu’ils permettent aux hommes de sortir de la fosse par eux mêmes (p. ex. en confiant des vaches a des éleveurs*** où en finançant l’éducation, en souscrivant aux obligations émises par les entreprises plutôt qu’en spéculant sur leurs actions****) plutôt que de les aider à y vivre moins mal..  En s’assurant que cela correspond à une réelle demande de leur part, bien sûr. Retour du bon vieux proverbe sur le don de poisson ou de l’apprentissage de la pêche…. toujours à condition que le pêcheur potentiel le désire, sinon, c’est encore un beau gaspillage!

* Le prix des cantines Grenobloises varie d’un facteur 1 à 10 selon le revenu

** si cela vous amuse d’aller voir les seuils de 28 aides sociales …  

*** des investisseurs et des vaches

**** actionnaire ou obligataire ?

3 commentaires sur “Sortir de la fosse d’assistance

  1. arnaud

    la vie est bien moins chère quand on est pauvre ? sauf que…tu es mal assuré, ta voiture est vieille donc coûteuse
    ta mutuelle n’est pas performante alors tu ne te fais pas soigné…mais du coup, ça se dégrade et c’est encore plus cher…tu manges moins bien…
    pas convaincue par l’explication…..

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    1. Sur la mutuelle, je suis mitigé. Les mutuelles ont environ 20% de frais de marketing, 20% de frais de gestion, 15% de résultat … ce qui veut dire qu’elles ne remboursent que pour moins de 50% des cotisations. J’ai fait le récapitulatif sur 10 ans de ce que m’a coûté ma mutuelle de riche et de ce qu’elle m’a remboursé. Pour les gros pépins de santé, c’est la sécu qui paie. Pour le reste, j’ai payé sur 10 ans trois fois ce qu’on m’a remboursé.. alors depuis j’ai une mutuelle de pauvre.
      Sur les prestations type créche et cantine , la il n’y a pas photo .. Avec 3 gamins ca coute moins cher de payer une nounou qui va les chercher a l’école, leur faire à manger, et éventuellement travailler .. encore un facteur générateur d’inégalité à terme d’ailleurs…

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